Que faire en cas de survenue d’une cellulite au point d’injection au cours d’un traitement par l’interféron bêta pour une sclérose en plaques ?
Pr Alain Créange
La cellulite au point d’injection est un effet secondaire apparu récemment dans les mentions légales de l'Avonex. Si les nécroses cutanées étaient déjà bien connues au site d'injection des interférons injectés par voie sous-cutanée, ils étaient exceptionnels pour l’interféron donné par voie intramusculaire.
En cas de survenue d'une réaction cutanée de type nécrose après injection sous-cutanée, il est nécessaire de protéger le site de la lésion avec un simple pansement sec et d'attendre la guérison. Celle-ci peut être très prolongée (jusqu'à six mois). Le mécanisme sous-jacent est probablement vasculaire ischémique sur les quelques données histologiques rapportées. Cet effet secondaire survient dans moins de 5 % des cas et est favorisé par une mauvaise technique d'injection. Il importe donc d’une part de reprendre l'éducation concernant les techniques d'injection, de varier les sites. En cas de survenue d'une seule nécrose, il peut être possible de poursuivre le traitement sous surveillance cutanée rapprochée. En cas de nécroses multiples — ce qui est possible si le patient ne consulte pas — on pourra être amené à suspendre le traitement transitoirement.
La survenue de vastes zones de nécrose ont pu dans certains cas nécessiter une prise en charge chirurgicale avec débridement. C'est le cas de cellulites infectieuses favorisées par le manque d'asepsie lors des injections. La symptomatologie dans ce cas est très sévère localement, et parfois également systémique avec fièvre. La prise en charge dermatologique et antibiotique et parfois chirurgicale est alors urgente.
Il n'y a en revanche aucune indication d'imagerie pour ces problèmes de cellulite.
Il importe donc d'une manière générale d'être particulièrement vigilant en cas de survenue de réactions cutanées aux injections des interférons quel qu’en soit le type, de surveiller la peau à chaque consultation, et d’insister également sur l’importance de l’asepsie, du changement de zones d’injection et de la méthode d’injection.
Exemple de cellulite à l’interféron bêta.